Jean-Luc Arribart, ancien joueur professionnel et consultant phare de la Premier League sur Canal +, s’est confié sur sa passion pour le football anglais lors d'un entretien collectif à Narratiiv. 

« Ce que j’aime par-dessus tout dans le football anglais, en dehors des stades toujours pleins, des pelouses formidables et des meilleurs joueurs du monde, c’est l’ambiance ! Le football en Angleterre c’est une ambiance, des bruits et des odeurs d’oignons frits ! Si on me mettait un bandeau sur les yeux pour aller dans un stade anglais, je saurais immédiatement où je me trouve ! »

Votre carrière de footballeur professionnel s’est faite exclusivement en France, comment vous en êtes venu à vous intéresser au football anglais ? 

« J’ai un coup de coeur immense pour le football anglais, j’ai une chance incroyable de faire ce que je fais. Deux raisons à cette passion, assez anecdotiques mais qui m’ont marqué. Quand j’étais enfant, je n’avais qu’un seul poster de foot dans ma chambre, celui du Manchester United de l’époque Bobby Charlton, Denis Law et George Best. Ensuite, il y a la coupe du monde 1966. J’ai 11 ans cette année-là. J’étais en vacances à Saint-Malo pendant le tournoi. Je regardais les matchs dans une petite rue, derrière la vitre d’un marchand de télé. C’était la première fois que je voyais des images d’une coupe du monde. Je suis un vieux monsieur, à l’époque nous n’avions pas accès aux retransmissions simplement comme aujourd’hui. L’Angleterre a remporté cette coupe du monde, chez elle, et cela m’a marqué. »

Vous nous avez parlé de l’ambiance de l’Angleterre, mais qu’est-ce qui vous plait dans le jeu anglais ? 

« C’est d’une intensité folle et d’un niveau technique et tactique formidable ! Les meilleurs joueurs du monde ou presque, sont dans le championnat anglais, je ne peux qu’aimer son jeu. De plus, il y a moins de fioritures que dans les autres grands championnats européens. On voit beaucoup moins de joueurs se rouler par terre ou hurler à la mort à la suite d’un duel pour se relever 10 secondes plus tard. C’est tout ce que je déteste dans le football moderne,  et ça me va très bien de ne pas le voir.

Les meilleurs joueurs du monde, vous pensez à des joueurs en particulier ? 

« Mon chouchou dans ce championnat c’est Kevin de Bruyne, il est incroyable ! Il voit tout avant tout le monde. Même quand il est moins bon, il est bon quand même. Je suis fan de ce joueur ! Mais je pense également aux Haaland, Salah ou Rashford pour ne citer qu’eux. »

« Je suis un supporter du beau jeu »

Avez-vous un club que vous supportez en secret en Angleterre ?

« Non, je revendique être un amoureux du beau jeu. Ce qui me plait c’est le spectacle, celui qui transmet des émotions aux publics et aux téléspectateurs. »

On vous a pourtant vu arboré une veste d’Arsenal ce week-end lors du match Arsenal - Manchester United, un amour caché pour les Gunners ? 

« Je ne suis pas supporter d’Arsenal, j’aime le beau jeu et les beaux joueurs, c’est tout. Mais c’était une bêtise de ma part, j’ai oublié de fermer ma parka, et je me suis rendu compte en post-commentaire qu’on apercevait le logo d’Arsenal. »

Pourquoi une bêtise ? 

« C’est une bêtise parce que mon fils m’a dit que les supporters mancuniens m’avaient défoncés sur les réseaux sociaux ! Sur le principe, ils n’ont pas tort ! Pour eux, je ne réponds plus aux principes d’objectivité auxquels je suis soumis. Mais la réalité, c’est que je suis un gros client des boutiques de stades. Je dois avoir acheté un vêtement de tous les clubs de Premier League. J’aime le football anglais, mais je ne supporte aucun club. »

Arsenal est en tête du championnat devant Manchester City, personne ne l’aurait imaginé en début de saison, pensez-vous que les Gunners pourront garder les Skyblues à distance ? 

« Aujourd’hui, les Gunners méritent totalement d’être en tête, ils proposent un jeu spectaculaire, offensif et imposent un très gros rythme à leurs adversaires. En revanche, leur avance n’est pas suffisante pour être à l’abri d’un retour des joueurs de Pep Guardiola. L’effectif de Manchester City est énorme et qualitatif, celui d’Arsenal, est bien plus restreint. Si les Gunners connaissent de nombreuses blessures, notamment au milieu, où le trio Partey-Xhaka-Odegaard fait des miracles, la balance s’inversera certainement. Il reste deux confrontations directes en championnat entre les deux équipes, ce sera deux matchs décisifs pour le titre. Arteta contre Guardiola, l’élève peut dépasser le maitre, et au vu de ce que propose Arsenal cette saison, j’aimerais bien qu’il remporte le titre 

C’est un regret pour vous de ne pas avoir eu l’occasion de jouer en Angleterre en tant que joueur ? 

« J’aurai bien aimé jouer à l’étranger, mais je ne nourris pas de regrets. J’aurais aimé jouer quelque temps en Italie, en Espagne ou en Angleterre mais c’était une période où on allait très peu à l’étranger. C’était bien avant l’arrêt Bosman (libre circulation des joueurs européens dans les pays membres de l’Union européenne). Michel Platini, qui a le même âge que moi, est allé à la Juventus, mais c’était une chance réservée aux très grands joueurs. »